Au total, 67 pôles ont été retenus", a-t-on indiqué,
lundi 11 juillet, dans l'entourage de Dominique de Villepin à la veille
d'un Comité interministériel d'aménagement et de développement
du territoire (Ciadt) très attendu sur ce sujet à l'hôtel
Matignon. "Le premier ministre a décidé de porter l'effort
public à 1,5 milliard d'euros sur trois ans 2006, 2007, 2008.
Il s'agit d'un effort très significatif dans un contexte budgétaire",
a-t-on ajouté de même source. La liste des pôles retenus
ne sera rendue publique que mardi matin à l'issue du Ciadt.
Ces pôles, associant entreprises, centres de formation et unités de recherche dans un esprit de synergie, visent à lutter contre les délocalisations et à accroître la compétitivité de la France dans certains domaines en créant de nouveaux produits.
Ils bénéficieront d'exonérations fiscales et sociales (300 millions d'euros), de crédits des ministères (400 millions) et de financements des agences publiques de recherche et d'innovation (700 millions) reposant sur des "fonds de privatisation".
Le principe des pôles a été avancé par le gouvernement Raffarin en septembre 2004. L'appel à projets de décembre à février a été dépassé par son succès, et le gouvernement en a finalement reçu 105, venant de toutes les régions et concernant tous les secteurs de l'économie (agroalimentaire, biotechnologies, multimédia, transports, textile...).
"REFONDATION" DE LA POLITIQUE INDUSTRIELLE
Initialement, le nombre de pôles créés devait être
de "dix à vingt", selon une source gouvernementale. Le ministre
de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, qui en souhaitait beaucoup plus, s'opposait
toutefois sur ce dossier à Bercy. "M. de Villepin a fait une synthèse
entre deux approches, celle de l'aménagement du territoire et celle de
la compétitivité dans l'innovation et la recherche (...) Il s'agit
d'une refondation de notre politique industrielle", a-t-on commenté
dans son entourage. Matignon réfute toute idée de "saupoudrage",
sur le thème "tout le monde doit être servi"."Cela
aurait été du saupoudrage si on n'avait pas augmenté l'enveloppe
financière", estime-t-on.
Les 67 pôles auront tous le même "statut juridique", mais les aides qu'ils recevront seront proportionnelles à leur taille, notamment à leurs effectifs en chercheurs, qui seuls bénéficieront d'exonérations sociales. Certains pôles compteront une dizaine de milliers de chercheurs, d'autres 5 000 à 6 000 ou moins.
Sur ces 67 pôles, 15 d'entre eux, à forte "visibilité internationale" ils sont impliqués notamment dans des appels d'offres internationaux disposeront d'un "soutien particulier des agences" (Oséo, Agence pour l'innnovation industrielle, Agence nationale de la recherche...), selon Matignon.
Face à la "qualité" des candidatures, le gouvernement a donc allongé la liste des heureux élus et renoncé à créer un autre label, sorte de lot de consolation, qui était parfois évoqué pour ceux qui n'auraient pas été choisis.
Un deuxième Ciadt sera organisé si certains candidats éconduits persistent dans leur projet, a-t-on précisé. "Ces dossiers, toutefois, ne pourront être retenus que s'il y a des regroupements de projets", a-t-on bien spécifié.
Dans la foulée du Ciadt, dix-sept ministres se rendront dans des sites retenus, a-t-on indiqué à Matignon. M. Sarkozy ira au Génopole d'Evry (Essonne) et le ministre délégué à l'industrie, François Loos, à la présentation du "Lyonbiopôle", selon leurs agendas respectifs.
Avec AFP